Épicure, pour sa part, associe le bonheur au plaisir, mais pas n’importe lequel. L’obsession du plaisir peut devenir tyrannique, il faut donc savoir faire de savants calculs pour distinguer les plaisirs qui doivent être recherchés, et ceux qu’il faut éviter. Il y a les plaisirs ordinaires comme celui de satisfaire des besoins naturels et c’est là l’essentiel de la recherche de plaisir. Pour Épicure, il faut se méfier des plaisirs plus raffinés comme le sont les besoins non nécessaires bien que naturels, telle la gastronomie. Enfin il y a les désirs qui ne sont pas naturels comme la gloire, l’ambition ou la jalousie qu’il faut éviter. La morale d’Épicure est ainsi fondée sur une recherche sélective et raisonnable du plaisir.
Malgré les divergences entre ces penseurs, tous s’accordent à dire que l’éthique vise la recherche du bonheur et qu’elle fait appel à une certaine sagesse. Celle-ci s’acquiert en cultivant les quatre vertus cardinales que sont le courage, la justice, la prudence et la tempérance (modération). Pour être heureux, il faut savoir limiter ses désirs à ce qui est « naturel et nécessaire » (Épicure), ou à ce qui est "bon et juste" (Platon). Autrement dit, pour être libre et parvenir au bonheur, il faut savoir se passer de certains plaisirs qui pourraient troubler la tranquillité de l’âme (esprit) ou du corps (santé comme absence de douleur).